Ce carnet rend compte d’un programme de recherche (financé par l’Université Paris Lumières) centré sur une socio-anthropologie des pratiques et de la subjectivité d’enfants et d’adolescents évoluant dans des familles migrantes et itinérantes (dont Roms et gens du voyage) et dont le rapport aux institutions et/ou au territoire semble différer du modèle dominant.
Cette recherche s’intéresse ainsi aux pratiques et aux vécus d’enfants et d’adolescent.e.s (6-16 ans) faisant « figure d’étrangers » dans la société française. Il s’agit d’interroger les rapports entre ces populations et les institutions participant à leur éducation et à leur socialisation. Nous analysons particulièrement les manières dont ces filles et ces garçons ainsi que leurs mères et pères prennent part à / prennent place dans la société environnante. Les enjeux sont importants en matière de participation sociale, tant pour ces jeunes et leur famille que pour la société dans son ensemble.
Comment s’opèrent les diverses dynamiques de participation socio-urbaine mais aussi scolaire de ces enfants et adolescent.e.s ?
Nous considérons 3 espaces de socialisation :
- l’école, principal lieu de socialisation après la cellule familiale, permet l’expérimentation des relations inter-enfantines et inter-juvéniles ;
- les associations et structures d’intervention sociale en tant qu’espaces de médiation avec les institutions et la société ;
- les associations des populations immigrées et itinérantes qui, bien que souvent dénoncées en France comme vecteurs de communautarisme, constituent des canaux de participation sociale et citoyenne.
En choisissant comme terrain de recherche les familles immigrées et les familles itinérantes dont les modes d’inscription dans les espaces semblent parfois poser problème aux institutions publiques, il s’agit de proposer une perspective qui prenne en compte la place qui est faite à ces populations, les discriminations qu’elles rencontrent pour accéder aux droits sociaux et au marché du travail.